Poésie et typographie dy hashtag

Le Hashtag #2 Typographie et poésie

Dans un pré­cé­dent article inti­tu­lé Le Hashtag #1 Définition et fonc­tions, nous avons défi­ni le hash­tag, ten­té de cer­ner les usages qui lui sont atta­chés et ses prin­ci­pales fonc­tions. Aujourd’hui, nous nous inté­res­sons à sa gra­phie en nous deman­dant s’il existe une typo­gra­phie du hash­tag et si l’on peut en faire un usage poétique…

Existe-t-il une typographie du hashtag ?

Comme le hash­tag com­porte des formes lan­ga­gières, on pour­rait pen­ser que celles-ci sont sou­mises aux mêmes règles typo­gra­phiques que les enti­tés syn­taxiques d’une phrase. Mais ce n’est pas le cas, car les usa­gers ont inven­té d’autres pra­tiques, liées notam­ment à la nature indé­pen­dante du hash­tag dans la publication.

  • Pour faci­li­ter la lec­ture d’un hash­tag com­por­tant plu­sieurs mots, on peut ajou­ter une majus­cule au début de chaque mot.
  • Le hash­tag peut être inté­gré à la phrase ou pla­cé en fin de publication.
  • L’ajout de la ponc­tua­tion — trait d’u­nion, apos­trophe — dans le hash­tag pro­voque sa rup­ture. En revanche les nombres peuvent en faire par­tie (mer­ci à Lucien Suel pour la précision !).
  • Le non-usage des carac­tères spé­ciaux (accent, cédille) est admis dans les hash­tags. Harmoniser leur usage ou leur non-usage dans une même publi­ca­tion peut néan­moins la rendre plus agréable à lire.
  • La casse et les accents ne changent rien à l’in­dexa­tion, sauf sur Instagram, où votre publi­ca­tion appa­raî­tra dans dif­fé­rents fils selon vos choix.
instagram-typographie-hashtag
  • Le hash­tag peut rem­pla­cer le gras ou l’i­ta­lique, lors­qu’il est inté­gré à la phrase (la cou­leur met en valeur le mot ou groupe de mots, comme le font l’é­pais­seur du trait ou son inclinaison).

Bulletin #Météo : Le temps est cou­vert sur #Yumington main­te­nant. La tem­pé­ra­ture est de 28 C

— Yumington (@Yumington) 29 juin 2016

  • Enfin, en terme de den­si­té, le hash­tag s’u­ti­lise avec plus de modé­ra­tion sur Twitter où l’in­ter­naute ne dis­pose que de 140 signes pour s’exprimer.


Le hashtag peut-il être poétique ?

Dès lors qu’on détourne le hash­tag de son uti­li­té pre­mière (archi­vage, par­tage, dif­fu­sion, rami­fi­ca­tion) on peut créer un déca­lage inté­res­sant, notam­ment avec le média com­men­té. Une écri­ture poé­tique du hash­tag est donc possible.

  • Une pra­tique cou­rante consiste à écrire une phrase der­rière le hash­tag. Au lieu d’ins­crire la publi­ca­tion dans un fil com­mun, on l’in­di­vi­dua­lise, puisque le hash­tag demeu­re­ra unique.
  • Au contraire, une éco­no­mie de mots, asso­ciée au carac­tère indé­pen­dant du hash­tag, peut lui don­ner un effet sty­lis­tique inté­res­sant (ci-des­sous humoristique).
  • Dans cette publi­ca­tion, l’ef­fet de symé­trie est dou­blé d’une alli­té­ra­tion ampli­fiée, car l’as­so­cia­tion de sons est accen­tuée dans l’u­ni­té du segment.
  • Ci-des­sous, l’in­ven­tion d’une gra­phie pour le nom d’un lieu et la répé­ti­tion de cette gra­phie sous le même hash­tag sin­gu­la­rise le regard de la per­sonne sur le lieu.

Cette grande diver­si­té de gra­phies et d’u­sages du hash­tag est le reflet de la créa­ti­vi­té à l’œuvre sur les réseaux sociaux. Si vous avez obser­vé des publi­ca­tions de hash­tags inté­res­santes d’un point de vue typo­gra­phique ou poé­tique, n’hé­si­tez pas en faire part en commentaire !

Enregistrer