Le distributeur d’histoires courtes de Short Édition, qui a récemment fait son apparition à la gare Saint-Charles, rencontre un beau succès partout où il est installé, dans les halls de gare et d’aéroport, dans les salles d’attente… Pour les auteurs de la plateforme, c’est une autre manière, ludique et innovante, de voir publier leurs textes.
Short Édition, un éditeur communautaire à succès
Pour commencer, connaissez-vous Short Édition ? Derrière la plateforme, il y a un éditeur qui se définit comme « l’éditeur communautaire de la littérature courte ». Sur son site et ses applications, y est publié « tout ce qui se lit en moins de 20 minutes » dans différentes catégories d’écrits : nouvelles, BD courtes, poèmes, textes de moins de 6000 signes (rangés dans la catégorie des « très très courts »), littérature classique et jeunesse. Depuis sa création en 2011, la plateforme comptabilise 11 millions de lectures, pour 40 000 œuvres en ligne ! Un chiffre incroyable qui témoigne du succès rencontré par Short Édition.
Quel éditeur pour quels auteurs ?
L’innovation apportée par Short Édition a consisté à calquer le mode de publication sur les usages des lecteurs : publier du court pour des temps de lecture fragmentés sur mobile ou tablette. Par ailleurs, Short Edition est une plateforme communautaire : on lit, on écrit, on commente, on vote… Chaque auteur possède une page personnelle où il dépose ses textes, et a accès à des statistiques concernant leur lecture et les abonnés à son compte. Les œuvres des 5000 auteurs ont été sélectionnées par un comité de « grands lecteurs ». Il s’agit d’une production hétéroclite, tant du point de vue de la qualité littéraire que des genres proposés, mais qui dans la diversité des thèmes abordés constitue un instantané intéressant.
Imprimer un texte dans un hall de gare
Mais pour en revenir au distributeur d’histoires courtes, voici comment il fonctionne : l’usager se voit offrir une histoire courte, de longueur variable, selon le temps dont il dispose pour la lire (une, trois ou cinq minutes). Aucune sélection de genre n’est possible, ce qui participe de l’aspect ludique de la chose : l’usager lira, selon le hasard du moment, de la littérature classique ou de la science-fiction. L’histoire est imprimée sur place sur un papier en forme de ticket de caisse, long et étroit, que l’éditeur aime à comparer à un papyrus. L’offre est la même dans le distributeur que sur la plateforme de Short Édition, à ceci près qu’on n’y trouve que des histoires de moins de 5–6 minutes. L’éditeur affirme que les trois quarts des histoires imprimées par le distributeur sont des textes des auteurs de la plateforme, le quart restant étant composé de textes classiques. (Mais des variations sont possibles d’un distributeur à l’autre, selon les choix effectués dans le catalogue par telle ou telle gare. Par exemple, à la Gare TGV Aéroport Charles de Gaulle, des histoires en français et en anglais sont publiées.)
Pour une extension du domaine de la publication
À ce jour, les distributeurs comptabilisent 250 000 impressions d’histoires courtes (prévues à la base pour une publication en ligne et une lecture sur mobile). Les auteurs, ayant signé un contrat avec Short Édition, perçoivent des droits d’auteur à chaque exploitation de leurs œuvres dans un distributeur. Ainsi, en plus d’étendre la diffusion des textes de ses auteurs, Short Édition légitimise une pratique amateur de l’écriture. Une bien belle aventure éditoriale !